Brève histoire d’Hermance

 

Historiquement, Hermance est plus qu’un village, mais une ville, dont la population au moyen-âge était probablement le tiers de celle de Genève à cette époque.

Pour comprendre et apprécier l’urbanisme d’Hermance, il faut la regarder du lac, ou du haut de la rampe du Bourg-Dessus et mieux encore de la tour, ou enfin de la route d’Hermance, un point de vue à préserver. On reconnaît ses rues parallèles, ses remparts, son château médiéval, dont ne reste que la tour: c’est en effet une ville neuve du XIIIe siècle.

Hermance avant Hermance? Un village à Villars, disparu, dont on ne sait presque rien, mais surtout, vers 1200, des rivalités entre trois familles nobles, trois territoires: les comtes de Genève qui possèdent Yvoire; les comtes de Savoie, qui dominent le Chablais; les sires de Faucigny, à qui revient une petite avancée sur le lac. Pourquoi Hermance? Ces puissants veulent assurer et protéger leur accès au lac, où l’on navigue pour le commerce, mais aussi pour la guerre: oui, il y a eu des batailles navales sur le Léman!

Ainsi, Aymon II de Faucigny fonde Hermance, probablement nommée d’après la rivière, comme Versoix, avec une première mention en 1247. Château, église, port fortifié, constructions en bandes entre les rues parallèles du Bourg-d’en-Bas, c’est bien une ville neuve.

Longue et complexe histoire au moyen-âge… Hermance finit par devenir possession des Savoie, qui ont l’ambition d’un vaste état autour du Léman et bien plus loin, de Turin à Mâcon, de Nice à Morat! Hermance joue encore un grand rôle stratégique, économique et politique: citons seulement, en 1598, une conférence diplomatique entre Genève et la Savoie. Elle a lieu à l’hôtel-de-ville, ancienne auberge de la Couronne (546 route d’Hermance).

Le bourg s’endort peu à peu, et au moment de son rattachement à Genève et à la Suisse, ce n’est plus qu’un village. Il a une vraie vie pourtant, avec quatre épiceries, une boucherie, une boulangerie, un bureau de tabac, une laiterie, et jusqu’à six cafés ou restaurants!

Si bien préservé, c’est un des plus beaux villages du canton. Il vaut la peine de marcher nez en l’air dans ses rues, d’observer les vestiges historiques des façades, la date de 1551 sur la maison de la rue du Midi 27, les armoiries à l’entrée du Mestral (mairie) ou encore sur la voûte de l’église. Mais il faut aussi admirer le coup d’œil d’ensemble, en arrivant par la route, la tour et l’église émergeant parmi les grands arbres – un site unique…